Tuesday, May 22, 2007

LE-FLEUVE-DE-FEU


François Mauriac
Le fleuve de feu

Bernard Grasset, 1923
______
__________

___________________________________________Extractions__________


Evitons-nous jamais de subir l’empreinte d’un être qui nous aime avec quelque ardeur ? Plus fortement que ceux que nous aimâmes, ceux qui nous ont aimés nous marquent.

__________

Daniel Trasis n’était pas du monde. Jamais il n’avait subi ce dressage qui, dans un homme du monde, détruit les correspondances naturelles entre la pensée et la parole, entre les sentiments et les gestes.

__________

Il ne pensait à rien, écoutait son propre cœur et le moindre froissement de feuilles, retrouvait une sensation éprouvée autrefois pendant les parties de cache-cache – lorsque Marie Ransinangue le cherchait, passait tout près de lui et qu’il retenait son souffle. Dès ce temps-là, il savait faire silence, s’engourdir, jusqu’à n’être plus qu’une parcelle de l’être muet que les vents seuls émeuvent : nature, opium unique.

__________

« Malheur à ceux qui s’enorgueillissent de ne pas succomber à la tentation qu’ils ne subiront jamais ! » Elle aimait répéter cela, faisant retour sur elle-même, parce qu’elle haïssait la chair, et qu’elle redoutait d’en éprouver de l’orgueil.

__________

On ne sait pas tout ce que l’enfance en se retirant laisse en nous de débris. Ah ! faux sentiments, «mysticaillerie».




READ DURING WEEK 18/07

No comments: