Tuesday, January 17, 2006

PROJET-VATICAN-XVII

Clifford D. SIMAK

Edition originale: Project Pope, 1981
Editions J’ai Lu, 1982

Extraits

Si l’on se place sur le plan du réalisme, il n’y a aucune raison de croire que, dans l’état actuel de la technologie, un mécanisme pensant artificiel doive par nécessité être intellectuellement inférieur au cerveau humain.

.......... .......... .......... ..........

Vatican XVII, ce Vatican, a été construit il y a près d’un millénaire par un groupe de robots venus de la Terre. Sur Terre, ils ne pouvaient pratiquer aucune religion. L’accès au culte leur serait interdit. Je crois savoir qu’il en va différemment dans certains endroits, aujourd’hui. Les robots peuvent recevoir les sacrements.

.......... .......... .......... ..........

Un de nos Ecoutants, avec qui nous travaillons depuis plusieurs années, voyage dans le passé. Et pas au petit bonheur : il remonte sa lignée ancestrale,. Pourquoi se déplace-t-il dans cette direction ? Personne ne le sait, ni nous ni lui. On le découvrira peut-être un jour. Il s’enfonce toujours plus loin dans le passé, il plonge dans la nuit des millénaires à la recherche, semble-t-il, de la chaîne de créatures dont il est issu. L’autre jour, il était un trilobite.

.......... .......... .......... ..........

- Oui, et voilà sans doute pourquoi les robots pensent peut-être que nous sommes encore chrétiens. Au fond du cœur. Ce qui n’est d’ailleurs pas forcément une tare.
- Bien sûr que non, Jason. Mais en quittant la Terre, l’humanité a perdu beaucoup de choses. Ou en a jeté beaucoup par-dessus bord. Bien des hommes ne savent plus ce qu’ils sont exactement.

.......... .......... .......... ..........

Je crois pour ma part que la foi est indissociablement liée à la connaissance, à un savoir spécifique, peut-être, mais que pour l’acquérir, pour obtenir cette réponse unique, il faut en recueillir des quantités d’autres.

.......... .......... .......... ..........

- Se prendre pour Dieu n’est pas une idée nouvelle. L’exemple le plus flagrant est la race qu’Ernie a découverte, il y a quelques années. Vous vous souvenez ?
- Celle qui crée des mondes qu’elle peuple d’êtres issus de son imagination ?
- Exactement mais ce sont des mondes biologiques. Il ne s’agit pas d’une poignée de bout de bois et d’un peu de boue, le tout assorti de quelques abracadabras. Ils sont bien conçus avec tous les ingrédients nécessaires à la création d’une planète. Ce n’est pas du toc. Les composants indispensables sont là, agencés comme il convient. Et les créatures qu’on y a mises sont dans le droit fil de la logique, elles aussi. Certaines sont d’invraisemblables aberrations biologiques mais ça fonctionne.

.......... .......... .......... ..........

- Vous autres, humains, êtes capables et d’aimer et de haïr. Je m’éprouve, quant à moi, ni amour ni haine. Je crois que c’est un point en notre faveur. Vous avez vos rêves et j’ai les miens mais mes rêves ne sauraient recouper les vôtres. Vous avez les arts, la musique, la peinture, la littérature. Si je m’incline devant le fait qu’ils existent et reconnais leurs fonctions et les joies qu’ils procurent, ils me laissent insensibles.
- Peut-être que la foi, elle aussi est un art, Votre Sainteté, répliqua Jill.

.......... .......... .......... ..........

Au cours des millénaires, le Centre avait recensé des centaines, peut-être de milliers de cultes différents. En dépit des difficultés que représentait cette étude, ils avaient systématiquement et méthodiquement examinés, testés et tous sans exception avaient été jugés ineptes. On ne s’était d’ailleurs pas borné à en déduire que tous les dieux étaient de faux dieux. On était allé plus loin : on était arrivé à la conclusion que, débiles ou puissants, vrais ou faux, il n’y avait pas de dieux. En définitive, ces systèmes n’étaient rien de plus que des chimères complaisamment inventées et exaltées par des êtres veules aspirant à se protéger des dures réalités de l’existence, à nier cette évidence accablante : personne ne se souciait de l’univers.



READ DURING WEEK 48-49/05


No comments: