Léon TOLSTOI
La mort d’Ivan Illitch - Maître et serviteur - Trois morts
La mort d’Ivan Illitch - Maître et serviteur - Trois morts
Le Livre de Poche, 1976
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Ivan Illitch mourut à l’âge de quarante-cinq ans, dans la robe de conseiller à la cour d’appel. Il était le fils d’un fonctionnaire, d’un de ces fonctionnaires pétersbourgeois qui vont de département en ministère et finissent par faire une carrière qui établit, sans erreur possible, que ces gens-là sont inaptes à occuper un poste de quelconque importance.
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A tout prendre, son installation ressemblait comme deux gouttes d’eau à celle de tous les gens qui, sans être riches, veulent passer pour tels et, en définitive, se copient les uns les autres.
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Renonçant à son enjouement, le médecin commence d’ausculter gravement son malade, prends le pouls, la température, palpe, percute…
Ivan Illitch sait pertinemment qu’on le trompe et se trompe, mais lorsque le praticien s’agenouille devant lui, se penche sur son corps, appuie l’oreille plus haut, plus bas, se livre enfin à toute une savante gymnastique, d’un air imperturbable, Ivan Illitch dis-je, se laisse convaincre, exactement comme autrefois il lui arrivait de prendre au sérieux la plaidoirie d’un avocat, bien qu’il sût pertinemment que l’homme mentait et avait de bonnes raisons de le faire…
Ivan Illitch sait pertinemment qu’on le trompe et se trompe, mais lorsque le praticien s’agenouille devant lui, se penche sur son corps, appuie l’oreille plus haut, plus bas, se livre enfin à toute une savante gymnastique, d’un air imperturbable, Ivan Illitch dis-je, se laisse convaincre, exactement comme autrefois il lui arrivait de prendre au sérieux la plaidoirie d’un avocat, bien qu’il sût pertinemment que l’homme mentait et avait de bonnes raisons de le faire…
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…l’image de la pierre, lancée dans le vide et soumise aux lois de l’accélération, se grava dans son âme. La vie n’est qu’une suite de souffrances croissantes, tendant irrésistiblement vers l’unique solution, la plus douloureuse.
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Ses vêtements, sa silhouette, l’expression de ses traits, le son de sa voix – tout cela lui avait crié à l’unisson : « C’est faux, c’est faux ! Toute ton existence n’a été qu’un perpétuel mensonge, destiné à masquer les questions de vie et de mort ! »
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Depuis le moment où il était assis, enveloppé dans la serpillière, sous l’arrière du traîneau, Nikita était demeuré immobile. Comme tous ceux qui vivent près de la nature et qui connaissent la misère, il était patient et pouvait attendre des heures, des journées entières sans éprouver ni inquiétude, ni irritation.
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