Tuesday, January 17, 2006

DERNIERE-CONVERSATION-AVANT...

Gwen Lee & Doris Elaine Sauter

Edition originale: What If Our World Is Their Heaven ?
The Final Conversation of Philip K. Dick, 2000
Philip K. Dick : dernière conversation avant les étoiles
Editions De l’Eclat, 2005

Extraits

Et ils analysent l’espèce humaine en ces termes : ces gens y voient, c’est une espèce voyante, mais leurs capacités visuelles sont très réduites. Car eux, c’est leur seul sens, en fait, puisqu’ils n’ont pas la capacité d’entendre ; alors leurs aptitudes visuelles sont immenses. Ils perçoivent des variations dans les couleurs qui nous échappent complètement. Ils voient des milliers de couleurs là où nous n’en percevons que dix. Pour eux, ce que nous, nous appelons « rouge » représenterait des centaines de nuances différentes. C’est comme les Esquimaux, qui ont euh… quinze ou vingt mots pour dire « la neige » chacun décrivant un état légèrement différent de la neige, tu vois.

.......... .......... .......... ..........

Imagine par exemple que tu es une de ces créatures, sur cette planète qui emploie un langage à base de couleurs, ne connaît ni les mots ni les sons, ignore totalement l’existence du son ; cette créature fait une expérience mystique et entend tout à coup de la musique. Que va-t-elle dire à son entourage ?

.......... .......... .......... ..........

Oui, oui, j’ai un titre. Ça s’appelle The Owl in Daylight. C’est une expression populaire employée dans le Sud qui signifie qu’on a pas les idées claires. Parce que les hiboux, c’est aveugle en plein jour. Ça ne voit rien du tout. Ça perd le sens de l’orientation, ça vole droit dans les obstacles et ça se fait tuer ; ça veut juste faire allusion à quelqu’un qui n’a pas les idées claires. J’ai entendu ça dans la bouche d’un personnage de série télé et ça m’a fait une grande impression. Et ce que je voulais, c’était parler d’un type qui pousse ses facultés mentales au maximum. Conscient qu’il a atteint ses limites, il prend la décision délibérée d’aller encore plus loin et d’en payer les conséquences. Là-dessus, je me suis rendu compte que c’était une simple reformulation de tout le mythe faustien – car c’est de ça qu’il s’agit, en fin de compte, dans ce mythe : la poursuite de ce qui, pour un être créatif, représente une forme de vision artistique, les conséquences passent au second plan.

Et je commence à me rendre compte, en ce qui me concerne personnellement, que… même si, à mon avis, le niveau de ce que j’écris augmente en permanence, ma… ma résistance physique est très loin de ce qu’elle a pu être par le passé. Par ailleurs, je mène tellement plus de recherches que quand je me lance dans un livre, ça m’use énormément…


READ DURING WEEK 51/05


2 comments:

Anonymous said...

"imagine...Que va-t-elle dire à son entourage ?"

Ca dépend : miracle, Dieu, cauchemar ?
Métalogos dirait : ucronie !
Moi : blogs !

D'Arcy said...

la quatrieme dimension....
ou une autre.
Flippant de se dire qu'on est comme elle, que nous n'avons pas les recepteurs necessaires pour capter tous les messages que l'univers laisse echapper...